Asnières-en-Bessin
Asnières-en-Bessin est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 71 habitants[Note 1].
Asnières-en-Bessin | |
![]() L'église Saint-Vigor. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Arrondissement | Bayeux |
Intercommunalité | Communauté de communes Isigny-Omaha Intercom |
Maire Mandat |
Patrick Deshayes 2020-2026 |
Code postal | 14710 |
Code commune | 14023 |
Démographie | |
Gentilé | Asnièrois |
Population municipale |
71 hab. (2022 ![]() |
Densité | 15 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 22′ 04″ nord, 0° 56′ 18″ ouest |
Altitude | Min. 12 m Max. 49 m |
Superficie | 4,61 km2 |
Type | Commune rurale à habitat très dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Trévières |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
modifier ![]() |
Géographie
modifierAsnières-en-Bessin se trouve dans le Bessin, dans le parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin, à vingt kilomètres de Bayeux et à trois kilomètres d'Omaha Beach. Le cours d'eau le Véret traverse le village.
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[2]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 833 mm, avec 13 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Balleroy-sur-Drôme à 22 km à vol d'oiseau[4], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 924,3 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Asnières-en-Bessin est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[8].
Elle est située hors unité urbaine[9] et hors attraction des villes[10],[11].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %).
La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (78,4 %), terres arables (13,5 %), zones agricoles hétérogènes (8,1 %)[12].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes Aneriœ en 1082[13], Asneriœ en 1198[14], Haneiras[Note 2], Asnières en 1230[15],[14].
Il rappelle la présence de l'âne « lieu où l'on élève des ânes », un animal qui a une grande place dans l'histoire, dans la vie de tous les jours.
-en-Bessin est officiel depuis 1937[16]. Le Bessin est un pays de la Normandie autrefois appelé Pagus Baiocensis (pays de Bayeux).
Le gentilé est Asnièrois.
Histoire
modifierMoyen Âge
modifierLa première mention d'Asnières date de 1069, dans un acte relatif au prieuré de Saint-Gabriel, lorsque Néel de Brévands donne au prieuré l'église de Brévands, avec l'accord de son épouse, de son fils, et de son frère, Gilbert d'Asnières (Gisleberto quoque de Asneriis fratre meo)[17].
En 1082, Raoul d'Asnières donne à l'abbaye de la trinité de Caen 36 acres[Note 3] qu'il tient en ce lieu (in eadem villa Aneriis), avec l'accord de Guillaume de Colombières, la terre relevant du fief de ce dernier comme le rapporte la grande pancarte de la confirmation générale du patrimoine de la Trinité de Caen. Dans une charte confirmative des biens de l'abbaye de Troarn, rédigée vers 1080-1082, Adelaïde de Langrune, sœur de Robert de Rémilly, donne 11 acres de terre dont 5 à Asnières (in Aneires).
Au début du XIIe siècle, la famille de Say[Note 4] possédait des biens à Asnières. Jourdain de Say et son épouse Lucie, donnèrent notamment à l'abbaye d'Aunay-sur-Odon, une terre rendant deux muids de froment à Asnières (ad Haneiras)[18].
L'enquête de 1133 sur les fiefs de l'évêché de Bayeux nous indique l'existence à Asnières du fief Maulevrier qui devait le service d'un demi-fief à l'évêque de Bayeux et que Robert de Gloucester usurpa un temps avant de le restituer en 1146 à l'évêque[19].
À la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle, ce sont les Hottot de Beaumont-le-Richard qui sont seigneurs d'Asnières à la suite du mariage de Philippe de Hottot avec Jeanne du Hommet, fille de Jourdain III du Hommet, connétable de Normandie[Note 5][19].
En 1446, à la fin de la guerre de Cent Ans, pendant l'occupation anglaise, c'est Thomas Appulton, écuyer, qui est seigneur d'Asnières, comme rapporté par le rôle de fouage paroissial[19].
Temps modernes
modifierDés le milieu du XVIe siècle, les Le Patou sont attestés à Asnières. Vers 1673, Jean Le Patou, sieur de la Montagne, seigneur de Crémel, président en l'élection de Bayeux, conseiller du roi en la cour des aides de Rouen, fait reconstruire le manoir de la Montagne, qui nous est parvenu. Par la suite, la seigneurie d'Asnières passe à la famille de Baudre, à la suite du mariage d'Augustin de Baudre († 1782), bailli haut-justicier de l'abbaye de Cerisy avec Louise-Marguerite Le Patou, dame de Saint-Remy, fief d'Asnières, s'étendant à Longueville. C'est Jacques-Émile-Victor de Baudre, l'un des fils d'Augustin, qui lui succéda et épousa Jeanne-Louise-Félicité du Fayel[19].
Révolution française et Empire
modifierÀ la Révolution, Jacques-Émile-Victor, émigra et à son retour œuvra au rétablissement du culte qui n'intervint qu'en 1824, date ou l'église d'Asnières fut érigée en succursale[19].
Époque contemporaine
modifierLa fille de Jacques-Émile-Victor, épousa le vicomte de la Villeurnoy, et par la suite le château échut dans les mains d'Édouard-Alexandre Le Chartier, maire et conseiller d'Isigny et fut acquis, en 1891, par Arthur-Jacques Le Duc, maire d'Asnières du à sa mort en [19].
Seconde Guerre mondiale
modifierAlors que la commune avait été à peu près épargnée par les combats du débarquement, le jeudi , l'*** accidentelle d'un dépôt d'explosifs, à 200 m du bourg, composé de cheddite et de dynamite entraîna la mort de 35 personnes : 24 prisonniers allemands, 7 soldats américains, 4 civils, faisant 20 blessés graves, et laissant 110 personnes sans abri. Une croix, sur un socle de pierre et de ciment, se dresse sur la gauche, à l'entrée de la commune en venant de Louvières, afin de commémorer la catastrophe. On peut y lire : « À la mémoire des victimes de l'*** du »[17].
Politique et administration
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[24].
En 2022, la commune comptait 71 habitants[Note 6], en évolution de +10,94 % par rapport à 2016 (Calvados : +1,58 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Économie
modifierLa commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[27].
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifier- Église Saint-Vigor, classée au titre des monuments historiques par liste de 1840[28].
- Château d'Asnières-en-Bessin, construit en 1693, remanié en 1783.
- Château du Fournet. Au XVe siècle, un Jean de Vérigny est seigneur du Fournet[29].
-
L’église Saint-Vigor.
-
La nef de l’église Saint-Vigor.
Personnalités liées à la commune
modifierLe sculpteur Arthur Le Duc (1848-1918) fut le maire de cette commune de 1893 à sa mort.
Albert Anne (1908-1944), résistant membre du réseau Alliance[30] (réseau de la résistance intérieure française pendant la Seconde Guerre mondiale), fut arrêté par la Gestapo le à Asnières-en-Bessin, où il exerçait le métier de forgeron[30] et exécuté à la maison d'arrêt de Caen le .
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jean-Michel Bouvris, « Cinq églises du Bessin occidental : Létanville, Louvières, Asnières, Deux-Jumeaux et Trévières », Annuaire des cinq départements de la Normandie, Congrès de Grandcamp 2012, L'Association normande et les assises de Caumont, 170e congrès, , p. 106-111 (ISBN 978-2-9537313-3-0, ISSN 0755-2475). .
Articles connexes
modifierLiens externes
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- ↑ Population municipale 2022.
- ↑ Dans une charte d'Henri Ier Beauclerc.
- ↑ Un peu plus de 31 hectares.
- ↑ La famille de Say s'alliera un peu plus tard avec celle du Hommet.
- ↑ C'est pourquoi le fief d'Asnières devait une rente annuelle de 5 sols ou d'un épervier à la seigneurie de Beaumont.
- ↑ Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
Cartes
modifier- ↑ IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- ↑ GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- ↑ « Orthodromie entre Asnières-en-Bessin et Balleroy-sur-Drôme », sur fr.distance.to (consulté le ).
- ↑ « Station Météo-France « Vaubadon » (commune de Balleroy-sur-Drôme) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- ↑ « Station Météo-France « Vaubadon » (commune de Balleroy-sur-Drôme) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- ↑ « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- ↑ « La grille communale de densité », sur Insee, (consulté le ).
- ↑ Insee, « Métadonnées de la commune ».
- ↑ « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- ↑ Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- ↑ « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur statistiques.developpement-durable.gouv.fr (consulté le ).
- ↑ Cartulaire de la Trinité, f° 6.
- Dictionnaire topographique de la France comprenant les noms de lieux anciens et modernes, Dictionnaire du département : Calvados, page 8.
- ↑ Cartulaire de l’abbaye de Monday.
- ↑ Jean Adigard des Gautries - Fernand LechanteurLes noms des communes de Normandie - Annales de Normandie Année 1961 - pp. 29-39.
- Bouvris, congrès de Grandcamp 2012, p. 106.
- ↑ Bouvris, congrès de Grandcamp 2012, p. 106-107.
- Bouvris, congrès de Grandcamp 2012, p. 107.
- ↑ « Paulette Cuillandre ne se représentera pas aux municipales », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- ↑ « Patrick Deshayes succède à Paulette Cuillandre »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- ↑ Réélection 2020 : « Municipales à Asnières-en-Bessin. Patrick Deshayes réélu maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- ↑ L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- ↑ Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- ↑ Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- ↑ Fiches Insee - Populations de référence de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022.
- ↑ AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.
- ↑ « Église », notice no PA00111016, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- ↑ Bernard Gourbin (préf. Christian Nisse, introduction Pierre Brunet), Fermes-manoirs du Bessin, Bayeux, Éditions OREP, , 80 p. (ISBN 978-2-8151-0207-0), p. 26.
- « Omaha Beach Mémoires - Les arrestations de 1944 » (consulté le ).